Lors d’une crise d’asthme, l’air à plus de mal à sortir qu’à rentrer. L’apport d'oxygène aux alvéoles est généralement préservé lors des décompensations asthmatiques, mais l’évacuation du dioxyde de carbone (CO2) est compromise. Cela est dû à une obstruction des voies respiratoires qui entrave le flux d'air expiré, provoquant une accumulation de CO2 dans les alvéoles. Ainsi, un des principaux indices de la sévérité de l’asthme à l'admission aux urgences n'est pas la saturation en oxygène (souvent normale), mais le débit expiratoire de pointe (Peak Flow), qui reflète la capacité du patient à expulser l'air des poumons. Lorsqu'une altération marquée de cette capacité est observée, typiquement avec un Peak Flow inférieur à 150 mL, cela indique un asthme aigu grave. À ce stade, le CO2 s'accumule dans les alvéoles et empêche leur remplacement par l'oxygène, bien que ce dernier parvienne facilement jusqu'aux alvéoles. Cependant, il rencontre des difficultés pour traverser la barrière alvéolocapillaire, entraînant une désaturation en oxygène. Cette désaturation survient généralement tardivement, lorsque la capacité d'évacuation du CO2 devient insuffisante. Cela marque le début de la fatigue respiratoire, qui peut mener rapidement à un arrêt respiratoire si des mesures appropriées ne sont pas prises. Ainsi, une saturation en oxygène inférieure à 95 %, et particulièrement une saturation inférieure à 90%, doit immédiatement alerter les soignants en cas de crise d'asthme. Une telle désaturation est souvent associée à une défaillance respiratoire nécessitant une ventilation mécanique afin de
prévenir l’arrêt respiratoire.
Un patient asthmatique ne meure pas d’hypoxie isolée mais d’épuisement respiratoire…