Le phénomène de «Noyade Sèche» n’existe pas

Avec les fortes chaleurs et les envies de baignade, la vigilance contre le risque de noyade est à redoubler aux abords des plans d’eau. La mer et ses vagues, la piscine et ses plongeons ou les lacs et leurs abords irréguliers sont le terrain d’accidents si vite arrivés. En parallèle, un phénomène d’information se rependant comme une trainée de poudre, majoritairement sur les réseaux sociaux, a pour vocation d’alerter le grand public sur un risque foudroyant, brutal, et inattendu : la «noyade sèche».

De leur côté, les sociétés savantes (S.F.M.U., S.F.A.R.,…) n’abordent pas clairement le phénomène et ne le décrivent pas aussi précisément que ces autres articles «scientifiques».

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Le phénomène de noyade se définit par une asphyxie aigüe secondaire à une inondation broncho-alvéolaire à la suite d’une submersion ou d’une immersion. Mais précisément, il existe deux types de noyades : la noyade asphyxique, qui décrit une inondation des voies aériennes avant la perte de connaissance, ce qui cause un arrêt respiratoire puis circulatoire, et la noyade syncopale, secondaire à un autre évènement déclencheur à l’origine de la perte de connaissance, permettant à l’eau de gagner les voies respiratoires. Dans les deux cas, la prise en charge dépend du degré de gravité, allant de la simple surveillance jusqu’aux gestes de réanimation.

Mais plusieurs témoignages décrivent des situations de morts subites ou de handicap bien après un évènement aquatique. Souvent interprété comme une anxiété secondaire à une inhalation accidentelle d’une petite quantité d’eau : «il a eu un peu peur, il a bu la tasse, c’est tout», cet évènement en question peut en effet être à l’origine d’une défaillance respiratoire à distance. Physiopathologiquement, il est possible qu’à la suite d’une inhalation de liquide, son accumulation dans les alvéoles altère le surfactant, ce qui peut conduire à une forme de collapsus alvéolaire (menant parfois à la formation d’atélectasies). Cela a pour effet d’augmenter la perméabilité des cellules endothéliales et de former un œdème. En conséquence, il se produit une altération des rapports ventilation/perfusion et une diminution de la compliance pulmonaire avec augmentation du travail respiratoire. Cette cascade d’événements génère une hypoxémie puis une hypercapnie, ainsi qu’une acidose respiratoire et métabolique. La conséquence ultime est finalement une défaillance cardiocirculatoire, pouvant aller dans les cas les plus dramatiques à une ischémie cérébrale et au décès.

L’évènement avait alors hérité du nom de «noyade sèche», car les mécanismes physiopathologiques d’une noyade se retrouvait chez un patient qui ne sortait pas immédiatement de l’eau. De son côté, l'O.M.S. a récemment décidé de ne plus l'employer le terme de «noyade sèche» afin de limiter les confusions induites par cette expression controversée.

Toutefois, considérer comme un facteur de risque tous les évènements aquatiques et effectuer une surveillance rapprochée des personnes ayant inhalé de l’eau permet de réagir rapidement. Les signes cliniques qui poussent à consulter rapidement sont : une respiration anormalement bruyante, un essoufflement, des difficultés à parler, une fatigue ou encore des troubles du comportement. En cas de doute, un avis médical est préconisé.

 Il existe deux types de noyades : la noyade asphyxique et la noyade syncopale

 Le phénomène de noyade sèche n’existe pas

 Il est possible de voir des cas de pneumopathies secondaires à une inhalation d’eau à distance de l’évènement, mais la physiopathologie est celle d’une noyade

Les sources de l'article :
https://www.revmed.ch

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https://fr.depositphotos.com

Date de dernière mise à jour : 05/07/2024

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