La dyspnée est une sensation subjective

Lorsque l’on prend en charge un patient/une victime, il faut contrôler et prendre en considération les trois grandes fonctions physiologiques du corps humain : la fonction neurologique, la fonction circulatoire et la fonction respiratoire. Cette dernière est effectuée par le système du même nom. L’appareil respiratoire commence au niveau des cavités nasales et buccales, avant de se rejoindre dans le larynx, emprunter la trachée qui finira par se diviser en deux bronches puis bronchioles avant de terminer dans les alvéoles pulmonaires.

Physiologiquement, un adulte exécute entre 12 et 20 mouvements respiratoires par minutes au repos. Chez l’enfant, la fréquence respiratoire oscille entre 20 et 30 mouvements par minutes. Ces mouvements sont normalement amples et réguliers et font entrer ou sortir environ 500 ml d’air, c’est ce que l’on appelle le volume courant.

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Lorsque la fréquence respiratoire est trop lente, on parle de bradypnée. L’absence de mouvement respiratoire, volontaire (lors d’une immersion par exemple) ou non, est appelée apnée. La polypnée est une respiration anarchique et peu productive, caractérisée par une augmentation de la fréquence respiratoire avec une diminution du volume courant. La fonction respiratoire peut également être évaluée par la saturation, qui se mesure par pléthysmographie.

Très souvent, le mot dyspnée est employé pour désigner une altération de la fonction respiratoire. Le préfixe «dys» désignant habituellement que le mot derrière lui est «mauvais» ou «difficile». Autrement dit, que la fonction désignée subit un dys-fonctionnement. En réalité, le mot dyspnée désigne : la sensation subjective de difficulté respiratoire. Soyons honnête, nous avons nous aussi dû faire l’amalgame dans nos pages…

Lorsque la respiration est altérée avec des signes objectifs, on parle de détresse respiratoire. Elle peut donc se caractériser par :

  • Une tachypnée (> 24 mouvements par minutes chez l’adulte ou > 34 chez l’enfant).
  • Une désaturation
  • Un tirage intercostal et/ou sus claviculaire
  • L’utilisation des muscles accessoires (sterno-cléido-mastoïdien)
  • Des marbrures
  • Un balancement thoraco-abdominal
  • Une respiration bruyante (à l’inspiration ou à l’expiration, ou les deux).
  • Signes d’hypoxie ou de cyanose
  • Une baisse du D.E..P. (Peak Flow)

Plusieurs causes peuvent être à l’origine d’une détresse respiratoire, plus ou moins importante :

  • Une cause respiratoire : Décompensation de B.P.C.O., une exacerbation asthmatique (lors d’une crise d’asthme, l’air à plus de mal à sortir qu’à rentrer), une infection pulmonaire (bronchite, pneumonie…), un pneumothorax
  • Une cause circulatoire : Dans cette situation, l’atteinte respiratoire sert de signe clinique, comme dans l’embolie pulmonaire par exemple ou dans les deux formes d’Oedème Aigu du Poumon.
  • Une autre cause : D’autres formes de respiration existent, mais sont bien particulières (polypnée, Kussmaull, Cheynes-Stokes…) qui peuvent témoigner d’un dysfonctionnement neurologique ou métabolique. Mais les autres causes les plus fréquentes sont :
    • O.R.L. : Il peut s’agir d’une obstruction complète ou partielle, comme dans les accidents d’inhalation, ou secondaire à un œdème laryngé, comme on peut le voir dans la réaction anaphylactique.
    • Hématologique : Une anémie sévère génère une hypoxémie (S’il n’y a pas assez de fer dans l’hémoglobinehémoglobine pour transporter l’oxygène, la respiration cellulaire est difficile et se traduit par une tachypnée)
    • Psychiatrique : La spasmophilie ou la tétanie montre cliniquement une personne avec une respiration anarchique et inefficace. Un signe de Trousseau est souvent visible. Dans ce cas, il est possible d’avoir une détresse respiratoire, mais il s’agit le plus souvent d’une dyspnée.
    • Toxique : Lorsque la FiO2 (pourcentage d'oxygène dans l'air insiré est trop bas) ou lorsque des substances sont présentes dans l'air inspiré, come dans une intoxication aux fumées d'incendie par exemple ou dans de plus rares cas au monoxyde de carbone.

De nombreux(ses) patients/victimes contactent les secours ou se présentent aux urgences avec une dyspnée, il est du rôle du secouriste ou du soignant (infirmier, médecin…) de rechercher et de détecter les éventuels signes cliniques qui permettrait de déceler une détresse respiratoire, mineure ou majeure.

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 La dyspnée est une sensation subjective de difficulté à respirer (sans signe clinique associé objectivable)

 En présence de signe(s) clinique(s) objectivable(s), on parle de détresse respiratoire (mineure ou sévère en fonction de la gravité

 L’origine d’une détresse respiratoire peut avoir de nombreuses causes et n’est pas exclusivement respiratoire

Les sources de l'image
https://spf-editions.fr

Date de dernière mise à jour : 16/09/2024

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