Cette dénomination permet également de délimiter des segments (entre deux points) ou des périodes (temps passé entre deux points).Il existe d’autres ondes que l’on peut voir sur l’électrocardiogramme (delta, epsilon, F, J, Pardee, U,…) témoignant le plus souvent d’états pathologiques.
L'onde P constitue conventionnellement le premier élément du cycle cardiaque. Elle est généralement de courte durée, avec une amplitude temporelle comprise entre 0,08 et 0,11 seconde. D'un point de vue physiologique, l'onde P présente habituellement une morphologie arrondie et une polarité positive dans les dérivations standard de l'électrocardiogramme. Des altérations de sa forme peuvent être le reflet de diverses pathologies, telles que l'hypertrophie auriculaire ou des anomalies de la conduction auriculaire. De plus, une onde P atypique peut également être associée à une mauvaise position des électrodes, rendant l’E.C.G. ininterprétable.
Cas particulier : L’ECG de Lewis : L'E.C.G. de Lewis est une méthode alternative peu courante mais utile, permettant de mieux visualiser les ondes P dans des cas spécifiques de tachycardie supraventriculaire, particulièrement lorsqu'elles ne sont pas visibles sur un ECG standard. Son appellation vient du cardiologue gallois Sir Thomas Lewis (1881-1945), qui l’a décrite en 1913.
Utilisation clinique : La réalisation d’un E.C.G. de Lewis est particulièrement utile pour :
- Mieux visualiser les ondes de flutter dans le flutter auriculaire
- Clarifier le mécanisme d’une arythmie auriculaire
- Détecter le type de conduction ventricule-auriculaire pendant la stimulation ventriculaire
- Détecter des ondes P dans les tachyarythmies à larges complexes pour identifier la dissociation auriculo-ventriculaire
Il peut être fait dès l’accueil par l’I.O.A. pour tout E.C.G. 12 dérivations standard qui ne démasque pas clairement les ondes P.
Positionnement des électrodes : Cette technique consiste à modifier le positionnement des électrodes périphériques supérieures, tout en maintenant les électrodes thoraciques (précordiales) en place. Plus précisément, l'électrode rouge (poignet droit) est déplacée en para sternal au niveau du 2e espace intercostal droit, tandis que l'électrode jaune (poignet gauche) est positionnée au niveau du 4e espace intercostale droit.
Bien que ce type de positionnement soit utile, il est peu utilisé en pratique quotidienne, souvent en raison d'une méconnaissance ou d'une formation limitée des cliniciens à cette technique.
En plus de modifier la position des électrodes, un recalibrage de l’appareil peut être effectué. L'augmentation de l'étalonnage de 10 à 20 mm/mV et de la vitesse du papier de 25 à 50 mm/seconde peut amplifier davantage l'activité auriculaire.
Toute modification par rapport à un électrocardiogramme standard doit être clairement indiquée et apparaître sur l'enregistrement. Cela permet de réduire les risques d'erreurs d'interprétation. Il est recommandé de préciser, par exemple, "18D" pour les dérivations spécifiques, "ECG de Lewis" pour les positions d'électrodes modifiées, ou de signaler tout changement d'étalonnage en l'encadrant visiblement.