Le liquide céphalo-rachidien n’est pas pourvu de cellules de l’immunité, comme les lymphocytes ou les anticorps. Lorsqu’un agent pathogène passe de la circulation sanguine au L.C.R., il peut alors rapidement se développer et se multiplier. En l’absence de cause infectieuse clairement identifiée, c’est le nasopharynx qui est déclaré coupable de la contamination. Une fois contaminé, le L.C.R. est d’avantage perméable aux différentes toxines qui peuvent y pénétrer plus facilement. La stimulation des cellules inflammatoires modifie même la composition (taux de glucose, de protéines, de lactates…) et certaines de ses propriétés (pH, transparence…). Le L.C.R. s’écoulant dans la boite crânienne, un changement de la pression intracrânienne (P.I.C.) peut alors se rencontrer agressant alors le cerveau.
Les patients souffrants de méningite présentent souvent des céphalées, une raideur de nuque (forte résistance à la flexion empêchant le menton de toucher le torse et à l’extension du cou), de la fièvre, des frissons et une photophobie. Dans les formes les plus sévères, des convulsions, un syndrome confusionnel voire un coma peuvent se rencontrer. La plupart des patients atteints d’une méningite bactérienne se présentent aux urgences dans un état aigu dans les premières 24 heures qui suivent le tableau clinique. Comme souvent, l’interrogatoire d’anamnèse est primordial pour tenter de poser correctement le bon diagnostic. Il peut être étayé par un bilan sanguin et par deux autres tests cherchant à mettre en évidence une raideur méningée :
Le signe de Kernig : Le patient est installé en décubitus dorsal. L’opérateur saisit la jambe et fléchit la cuisse à 90° vers le tronc et le genou à 90°, ce qui laisse la jambe parallèle au sol. Lorsque l’opérateur étire la jambe pour la mettre en continuité de la cuisse, le test est négatif si l’extension est possible sans douleur. Le test est positif si la flexion est impossible et que la victime fléchit la cuisse pour se recroqueviller sur lui-même.
Le signe de Brudzinski : Le patient est installé en décubitus dorsal. L’opérateur saisit la nuque du patient et réalise une flexion antérieure du cou (il cherche à faire toucher le menton au niveau du sternum). Le signe de Brudzinski est positif si le malade fléchit de manière réflexe les genoux et les hanches.
L’ensemble du tableau clinique étayé par un interrogatoire complet permet d’envisager ou écarter le diagnostic de méningite. Une ponction lombaire permet également de prélever du L.C.R. pour le faire analyser. Le traitement d’une méningite consiste à administrer une antibiothérapie par voie intraveineuse. De plus, des précautions complémentaires d’hygiène seront à appliquer pour limiter la transmission de l’agent pathogène.