Le taux de survie pour un patient en fibrillation ventriculaire décroit de 7 à 10 % par minute de retard à la défibrillation. Elle décroit de 3 à 4 % par minute si le premier témoin fait une R.C.P. La probabilité de réussite d’un choc électrique externe augmente avec la qualité du massage cardiaque externe. Afin de limiter le No Flow, il est recommandé d’effectuer le M.C.E. pendant la charge du défibrillateur.
On rappelle que la fibrillation est une contraction anarchique et asynchrone des cellules myocardique à la suite d’un défaut de conduction du faisceau électrique cardiaque dans les faisceaux de His. Le seul moyen connu à ce jour pour corriger cette fibrillation est d’envoyer un choc électrique, externe (C.E.E.) ou interne (C.E.I.), afin de créer une sidération, une dépolarisation des cellules myocardique et un «reset» de l’activité électrique cardiaque, dans le but de stopper ce rythme anarchique et que le cœur repart de manière dite sinusal, ou du moins avec un rythme compatible avec la vie.
Lors de la prise en charge spécialisées et médicalisée des A.C.R., certains patients restent en fibrillation ventriculaire (FV) malgré plusieurs tentatives de défibrillation. La fibrillation est considérée comme réfractaire après le 3e choc délivré sans conversion du rythme cardiaque.
Pour faire face à cette réfraction, une technique de prise en charge par double défibrillation séquentielle externe (D.D.S.E.) est envisagée. Elle consiste à administrer deux chocs de manière rapprochée, généralement à la suite de l’échec de conversion après le 3e choc en simple séquence. Les hypothèses de fonctionnement de cette double défibrillation sont multiples :
- Les vecteurs du courant sont multiples (antéro-latéral et antéro-postérieur)
- La quantité de joules délivrés est plus élevée (au moins le double), ce qui favoriserait la conversion de plus de myocytes, les cellules responsables de la contraction cardiaque.
- Le premier choc abaisserait le seuil de fibrillation, ce qui favoriserait les chances de succès du second choc. Cet argument repose sur l’administration des deux chocs à intervalle rapprochés mais non simultané.
Il n’existe pas de contre-indications connues de cette technique, même la pose d’un appareil implanté (D.A.I. ou Pacemaker) ne contre-indique pas la tentative de double-défibrillation.
A ce jour, les recommandations et les sociétés savantes ne font pas l’objet d’une utilisation formalisée de cette technique. En 2020, pour l’American Heart Association : «L’utilité de la double défibrillation séquentielle pour un rythme réfractaire choquable n’a pas été établie». Cependant, elle reste quand même une possibilité thérapeutique à prendre en considération avant de devoir arrêter la réanimation. Il est également possible d’envisager le relais par E.C.M.O. si les indications d’utilisations sont réunies.