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Une crise d’angor peut être soulagée par de la nitroglycérine

Nitroglycérine : Le traitement explosif de la douleur thoracique !

L'angor, également connu sous le nom d'angine de poitrine, est un syndrome douloureux résultant d'une ischémie myocardique transitoire.

Physiopathologie : Ce syndrome est généralement déclenché par un déséquilibre entre l'apport sanguin et les besoins en oxygène du cœur. Il peut être déclenché par des efforts physiques, des émotions fortes, ou d'autres facteurs comme le froid. Il se retrouve aussi en cas d’anémie, d’hypoxie ou de drépanocytose.

Les symptômes : Bien qu’interpersonnels (c’est à dire variant d’un patient à un autre), les symptômes de l’angor sont principalement décrits comme des douleurs thoraciques précordiales typiques. La douleur thoracique typique est caractérisée par une sensation rétrosternale de pression ou de pesanteur (“angine”) irradiant au bras gauche (moins souvent aux deux bras ou au bras droit), au cou ou à la mandibule.

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Enfin, les symptômes peuvent également inclure des palpitations, une dyspnée ou une fatigue inhabituelle. La douleur thoracique liée à l'angor stable est temporaire, durant quelques minutes, et s'améliore avec le repos ou l'utilisation de médicaments, comme les dérivés nitrés.

Les complications : La complication redoutée de l’angor est son évolution vers l’angor instable car il peut précéder un infarctus du myocarde. Cette condition se caractérise par une augmentation de la fréquence ou de l'intensité des douleurs thoraciques, ainsi que par l'apparition de douleurs au repos. D'autres complications incluent des arythmies, qui peuvent mener à des troubles du rythme cardiaque potentiellement mortels, et l'insuffisance cardiaque due à l'ischémie répétée du muscle cardiaque. La mortalité associée à ces complications peut varier, et le pronostic s'aggrave avec des facteurs de risque supplémentaires, tels que l'âge avancé ou la présence de comorbidités.

Le diagnostic : Dans le cadre de l'angor stable, le diagnostic repose principalement sur l'évaluation clinique.

L'électrocardiogramme (E.C.G.) s'avère souvent peu contributif, en raison de sa réalisation généralement en phase post-critique, c'est-à-dire après la survenue de la douleur thoracique. Lorsque la douleur persiste lors de la consultation aux urgences et que la pression artérielle du patient le permet, il est recommandé d'administrer de la trinitrine (un dérivé de la nitroglycérine) par voie sublinguale, sous surveillance scopique ou électrocardiographique. Si la douleur s'atténue rapidement, généralement dans la minute suivant l'administration, le diagnostic d'angor est presque certain.

En cas de forte suspicion d’angor, il peut être discuter de réaliser des examens complémentaires allant de l’échocardiographie d’effort jusqu’à la coronarographie. Pendant la période de réalisation de ces examens, parfois longue, le patient ressort avec un spray de trinitrine à utiliser en cas de douleur thoracique. L’éducation du patient à sa bonne prise est indispensable :

Utiliser la trinitrine (Natispray®) est assez simple. Voici comment procéder :

  1. Préparation : Assurez-vous que vous êtes dans une position confortable, de préférence assis ou allongé, pour éviter toute chute en cas de vertiges.
  2. Vérifiez la bouteille : Avant d'utiliser le spray, vérifiez la date d'expiration et assurez-vous qu'il n'y a pas de débris dans le spray.
  3. Activation : Si c'est la première utilisation ou si vous ne l'avez pas utilisé depuis un certain temps, il est recommandé de pulvériser une dose dans l'air pour activer le mécanisme.
  4. Administration :
    • Tenez la bouteille verticalement, la buse dirigée vers votre langue.
    • Ouvrez votre bouche et placez le spray sous la langue.
    • Appuyez sur le pulvérisateur pour libérer la dose.
  5. Ne pas avaler : Gardez le spray sous la langue pendant quelques secondes sans avaler. Cela permet une absorption rapide dans la circulation sanguine.
  6. Attendez : Si la douleur thoracique persiste après quelques minutes, vous pouvez répéter l'administration 2 fois.
  7. Surveillance : Si la douleur ne disparaît pas ou s'aggrave après 3 bouffées, ou si vous ressentez des effets secondaires importants, contactez immédiatement le 15 (ou 112).

Quelques mots d’Histoire :

En 1847, la trinitrine, communément appelée nitroglycérine, fut découverte par le chimiste Ascanio SOBRERO. Rapidement, cette substance trouva son application dans le domaine des explosifs, notamment sous la forme de dynamite, révolutionnant ainsi les pratiques d’extraction dans l'industrie minière.

À la fin du XIXe siècle, les mineurs, exposés à des conditions de travail extrêmes, souffraient fréquemment de problèmes cardiovasculaires, souvent aggravés par l'effort physique intense et le froid. Beaucoup de ces travailleurs ressentaient des douleurs thoraciques, désignées sous le terme d'angine de poitrine ou angor. C'est à cette époque qu'un médecin, le Dr William MURRELL, remarqua un phénomène inattendu : certains mineurs ne semblaient plus ressentir ces douleurs lors de l'utilisation de la dynamite.

Cette observation conduisit à l'expérimentation de la nitroglycérine à des fins médicales. En 1879, MURRELL introduisit son utilisation sous forme d'application cutanée, semblable aux patchs contemporains, afin de soulager les angines de poitrine. Ce fut une véritable révolution dans le traitement des douleurs thoraciques. Mais l'histoire de la nitroglycérine ne s'arrêta pas là. Un siècle plus tard, en 1977, deux chercheurs reçurent le prix Nobel pour la découverte de l’action vasodilatatrice de cette substance, expliquant (enfin) son action sur la douleur thoracique et marquant ainsi une avancée significative dans la cardiologie.

Il est particulièrement ironique de noter que ce fut Alfred Nobel qui découvrit le procédé de fabrication industrielle de la nitroglycérine. Cela coûta tragiquement la vie de son frère. Ainsi la trinitrine passa d'une invention mortelle à un précieux médicament. A-t-elle sauvé plus de vies qu’elle n’en a couté ? l’Histoire ne le dit pas…

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 Une douleur thoracique nitrosensible doit être considérée comme d’origine cardiaque jusqu’à preuve du contraire

 L'angor, stade initial de la maladie coronarienne, nécessite une exploration et une prise en charge appropriées. Aucune douleur thoracique évocatrice, même passagère, ne doit être ignorée

 La trinitrine (Natispray®) est aux coronariens ce que le salbutamol (Ventoline®) est à l’asthmatique

Sources  de l'article et de l'image
https://www.msdmanuals.com

https://www.renau.org

https://www.sfmu.org

http://www.escardio.org

Sources de l'image 
http://www.facebook.com

Date de dernière mise à jour : 01/10/2024

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