Dans le cas le plus dramatique, où aucune action est entreprise, l’ischémie peut évoluer jusqu’à une nécrose musculaire, pouvant conduire à une rhabdomyolyse, une infection et une hyperkaliémie. Toutes ses complications non traitées peuvent mener à l’amputation, voire au décès du patient.
Un syndrome des loges se manifeste par un ensemble de signes cliniques, résumés par les 5 P :
- Pain (Douleur)
- Paresthésie
- Paralysie
- Pâleur (Temps de recoloration cutané allongé, supérieur à 3 seconde)
- Pulse (Absence de pouls)
Le diagnostic, bien que le regroupement des signes cliniques soit évocateur, repose sur la mesure de la Pression Intra Musculaire (P.I.M.), qui doit être inférieure à 30 mmHg.
Le syndrome des loges est une urgence thérapeutique. Le traitement doit être entrepris le plus tôt possible, au mieux dans les 6h suivant le début des symptômes. Il passe par une aponévrotomie d’urgence, ou en cas de doute, par une fasciotomie
Lien entre le syndrome des loges et les plâtres :
La confection d’un plâtre revient à créer une loge artificielle non extensible autour d’un membre à la suite d’un traumatisme ayant engendré une fracture. Ce mécanisme traumatique va générer un œdème, qui une fois contenu par le plâtre ne pourra pas s’étendre et va donc comprimer les tissus musculaires sous ce plâtre, pouvant créer un syndrome des loges.
Dans certains cas, un syndrome de Volkmann, se traduisant par une attitude de la main en griffes irréductible est caractéristique. Il associe : une flexion du poignet et une hyper extension des jonctions métacarpo-phalangiennes. Une flexion des jonctions inter phalangiennes peut apparaitre sur les immobilisations par B.A.B.P. (plâtres qui vont de la main jusqu’à la moitié du bras) circulaire de fracture de l’avant-bras, notamment après que celle-ci a été réduite à la suite d’un déplacement.
Il s’agit d’une complication d’un syndrome des loges , traduisant la rétraction ischémique séquellaire des muscles fléchisseurs de la loge antérieure de l’avant-bras.