Si on cherche à schématiser leur action : rappelons tout d’abords que les plaquettes ont une forme «au repos» et une autre « activée». Qu’elles disposent de 2 récepteurs et qu’elles s’agglutinent entre elles à l’aide de fibrinogène ou de Facteurs de Von Willebrand activés. Dans l’organisme, pour former le clou plaquettaire, il faut que deux conditions soient réunies : que les plaquettes s’agglutinent entre-elles et qu’elles se fixent à l’endroit concerné (soit un endroit lésé, soit une plaque d’athérome. Dans les deux cas, de l’A.D.P. et de la cyclooxygénase seront sécrétés).
Il existe précisément 4 familles d’antiagrégants plaquettaires, dont la plus connue est l’aspirine, qui inhibe la cyclooxygénase 1 et empêche la fixation des plaquettes entre elles. C’est le cas de l’acide-acétylsalicylique et du Kardégic®, par exemple. La deuxième grande famille regroupe les inhibiteurs des récepteurs de l’adénosine diphosphate (A.D.P.). C’est le cas du Plavix®, qui inhibe la fixation des plaquettes sur le site lésionnel.
Les antiagrégants plaquettaires sont généralement utilisés dans une visée de prévention primaire ou secondaire des pathologies thromboemboliques artérielles. C’est le cas de la prévention des complications liées à l’athérosclérose, la prévention des risques d’infarctus du myocarde ou d’A.V.C. Leur délai d’action est de 24 à 48h et il n’existe pas d’antidote disponible pour annuler les effets. En revanche, ils ne font pas chuter le taux de plaquettes comme les traitements héparinés.
Leur utilisation permet de diminuer le risque de thrombose d’environ 20 à 30 %. Le risque d’infarctus du myocarde peut même être diminué jusqu’à 75 % par rapport à un patient non traité. Il est toutefois possible de réaliser des combinaisons de plusieurs anti-agrégants plaquettaires de différentes familles, afin de potentialiser les effets du traitement en fonction de son indication. Les différentes utilisations et posologies demandent systématiquement un avis spécialisé (cardiologue généralement).
Une autre différence de taille oppose les anti-agrégants plaquettaires aux autres anticoagulants : la considération de leur action dans les algorithmes de médecine d’urgence. De cette manière, la considération à écarter un risque de thrombus est à prendre en compte d’une manière différente si le malade prend strictement un anticoagulant ou non. Le Kardégic® et le Plavix® n’en étant pas, les deux prises en charge ne doivent pas être confondues.
Prenons l’exemple d’un traumatisme crânien d’un patient jeune, à la suite d’une chute de V.T.T., qui ne présente pas de signes cliniques de gravité. Si l’examen scanographique est indispensable en cas de prise d’anticoagulants, il n’est pas nécessairement indiqué, même en cas de prise d’antiagrégants plaquettaires. A l’opposé une indication de thrombolyse peut être posée sur un patient souffrant d’A.V.C., même traité avec un seul antiagrégant plaquettaire, alors qu’elle sera contre-indiquée chez une personne sous anticoagulant ou combinaison.
Maintenant à votre avis, a quelle famille appartient le Brilique® ?