D’un point de vue clinique simplifié (parce qu’insistons là-dessus, le diagnostic de schizophrénie est peu évident et hétérogène), on peut résumer que la schizophrénie se présente par des troubles productifs, déficitaires ou dissociatif. Gardons l’image que ces patients ont quelque chose en plus, quelque chose en moins et quelque chose de différent :
- + Les troubles productifs (en plus que les autres) : Ce sont les troubles les plus impressionnants d’un regard extérieur. La personne peut présenter des hallucinations de toutes sortes (auditives ou visuelles classiquement, mais également sensorielles, olfactives ou gustatives). Cette perturbation de la perception du monde réel est souvent à l’origine d’un sentiment de persécution (paranoïa), d’une mégalomanie ou encore d’idées délirantes, invraisemblables et excentriques.
- - Les troubles déficitaires (en moins que les autres) : Ce sont les troubles les plus impactant pour le malade. Ils correspondent à un appauvrissement affectif et émotionnel. Souvent l’expression des troubles productif cause un retrait, une marginalisation et un isolement social. La communication est fortement réduite. L’émotivité et la sensibilité sont réduit et peuvent induire un sentiment d’apathie. La première impression, peut parfois orienter l’hypothèse diagnostique vers une dépression.
- ≠ Les troubles dissociatifs (de différents par rapport aux autres) : Ils englobent les troubles du comportement et de la fonction cognitive, comme la capacité à s’organiser, à garder une attention, à mémoriser... D’une manière générale, ce sont les fonctions à comprendre et à se faire comprendre. D’un point de vie fonctionnel, ils peuvent impacter les actes de la vie quotidienne et l’autonomie de la personne.
Le premier épisode, est toujours un épisode psychotique inaugural. Bien souvent, en l’absence d’antériorité de troubles du comportement pendant l’enfance, cet épisode est souvent assimilé à une bouffée délirante aigüe. En effet, Il faut comprendre qu’un premier épisode psychotique n’est pas toujours une entrée dans la schizophrénie Le diagnostic est établi plus tardivement, au regard des recrudescence de crises, associée à un grandissement des symptômes à bas bruit.
L’établissement du diagnostic se fait sur l’association de trois critères déterminants :
- Une modification dans la perception de la réalité (hallucinations, pensées délirantes…)
- Une atteinte affective accompagnée d’une désorganisation de la pensée
- L’absence de recours à une autre pathologie différentielle.
La prise en charge des patients comprend trois grandes dimensions :
- La gestion des crises et des situations d’agitation psychomotrice. Bien souvent en passant par les urgences (lieu qui n’est pas du tout adapté pour ces prises en charge, convenons-en) et qui consiste à l’administration d’un cocktail sédatif. Dans les cas les plus violents, le recours à la contention physique.
- Un traitement de fond par neuroleptiques
Un étayage psychosocial