Physiologiquement, rappelons que la douleur peut se définir comme une «expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle, ou décrite en termes évoquant une telle lésion» selon l’International Association for the Study of Pain. Elle se compose d’une réponse en 4 étapes :
- La transduction (1er neurone) : Traduction des stimulations des récepteurs périphériques (à la température, à la pression…) en signal électrique
- La transmission/propagation (2e neurone) : Acheminement de l’information électrique au cerveau en passant par la moelle épinière
- La perception (3e neurone) : Arrivée de l’information au cerveau et prise en compte par le groupe de neurones dans les aires corticales.
- La régulation : Adaptation de la réponse de l’organisme à la suite de la modulation de l’information.
La transmission de l’information mobilise des terminaisons périphériques et des liaisons centrales, à l’aide de transmetteurs électriques ou chimiques, destinés à des récepteurs.
Quelle qu’en soit la cause ou le mécanisme, la douleur a quatre composantes qu’il faut prendre en compte :
- La composante sensorielle : qui correspond aux caractéristiques de la réponse physiologique. Les informations quantitatives et qualitatives sont utilisées dans l’examen clinique pour permettre d’envisager un diagnostic.
- La composante affective et émotionnelle : comment la personne ressent l’information douloureuse. Cette sensation est subjective et propre à chacun. Elle s’accompagne des émotions qui sont ressenties simultanément à la sensation douloureuse.
- La composante cognitive : tient compte de comment la personne considère la douleur. Quelle signification la personne va-t-elle accordée à la douleur ?
- La composante comportementale : est celle qui met en lien stimulation physiologique avec la manifestation de celle-ci. C’est dans cette composante que sortent parfois involontairement toute sortes de noms d’oiseaux.
La multiplication de ces 4 composantes entre elles offrent alors un panel de manifestations à une réponse douloureuse, elle-même unique. On peut alors aisément comprendre qu’il est parfois difficile de l’évaluer précisément et efficacement et d’apporter une réponse, pharmacologique ou non, à cette problématique encore trop peu/mal maitrisée des intervenants.