Au niveau vasculaire, la rate est un organe pédiculaire, c’est-à-dire qu’elle est isolée des autres organes, et reliée au tronc par les vaisseaux sanguins. Elle est vascularisée par l’artère splénique, issue du tronc cœliaque, lui-même issu de l’aorte. La rate contient environ 50 à 100 ml de sang qui peut être pulsé dans la circulation sanguine par l’action des muscles lisses, qui permettent de contracter la rate. Elle est vascularisée à un débit avoisinant les 300 ml/min. Au niveau veineux, le sang quitte la rate pour rejoindre la veine mésentérique inférieure puis la veine mésentérique supérieure avant de gagner la veine porte.
D’un point de vue physiologique, la rate appartient au système lymphatique. Malgré sa position intra-abdominale, elle n’a aucune fonction dans la digestion et n’appartient donc pas au système digestif. Elle n’a également aucune fonction endocrinienne. Si pendant le développement fœtal elle a un rôle hématopoïétique, ses missions sont par la suite redistribuées à l’âge adulte. Ses trois missions principales sont alors majoritairement au profit de l’immunité de l’organisme :
- Fonction de production immunitaire : la rate est le siège de production des lymphocytes au sein des pyramides de Malpighi, au niveau de la capsule blanche. La rate étant très pourvue en macrophages, elle est également le lieu où les cellules présentatrices d’antigènes se rencontrent d’avantage, ce qui favorise la production d’anticorps.
- Fonction d’épuration : Les macrophages présents en grande quantité dans la rate détruisent les éléments figurés du sang ou d’autres cellules sanguines âgées ou anormales. Vulgairement, la rate est schématisée comme le «cimetière des cellules sanguines»
- Fonction de réservoir : la rate contient environ 30 % des globules rouges (pouvant aller de 20 à 60 ml, parfois plus en cas de splénomégalie). Une délivrance dans le volume circulant peut se produire en cas d’hypovolémie. La rate contient également 30 % des plaquettes. En revanche, elle ne stocke que très peu (5%) des globules blancs (principalement des granulocytes).
A cause de sa configuration, la rate est relativement mobile et donc fragile. Plusieurs mécanismes lésionnels peuvent altérer l’intégrité de la rate. Les chocs directs, surtout s’ils sont conjugués à une fracture des dernières cotes. Les organes pédiculaires sont aussi fragiles aux décélérations brutales, visibles fréquemment en secours routier. Les traumatismes pénétrants peuvent aussi générer des lésions.
La prise en charge ne repose plus exclusivement sur la laparotomie et la splénectomie. En effet, des méthodes d’hémostases conservatrices en fonction de la conservation de l’hémodynamique sont de plus en plus envisagés. La rate ayant un intérêt démontré dans l’immunité, son ablation n’est envisagée qu’en dernier recours.