La libération d’H+ (responsable de l’acidité gastrique) se fait à l’aide d’une pompe à protons. Une pompe à protons à une enzyme transmembranaire (présente de part et d’autre d’une membrane) qui déplace activement des ions (dans notre cas de figure des ions H+ en échange d’ion K+). Ce processus demande de l’énergie, qu’elle trouve en consommant de l’A.T.P. (Adénosine triphosphate).
Le mécanisme d’action de ces molécules est relativement simple à comprendre quand la physiologie de la sécrétion d’acide est maitrisée. En présence d’un milieu acide, les molécules thérapeutiques vont se transformer en principe actif, et venir agir de manière irréversible sur les pompes à protons, située au niveau de la paroi du fundus gastrique. Pour cela, ils vont se fixer de manière covalente sur l’une de ses sous-unités, ce qui aura pour effet d’inhiber la pompe et limiter la sécrétion d’acide.
Les pompes étant inopérantes de manière définitive, le retour de la fonction de pompage des ions n’est possible qu’après la production de nouvelles pompes par l’organisme. Ce processus demandant un délai entre 18 et 24 heures, il est donc possible de voir l’action thérapeutique prolongée, même après la métabolisation et l’élimination de principe actif. Cette propriété permet également de n’avoir qu’une seule prise de médicament par jour.
Les inhibiteurs de la pompe à protons sont généralement utilisés contre l’hyperacidité gastrique, rencontrée par exemple dans les ulcères astriques, les pathologies cancéreuses ou les œsophagites. Ils sont également fréquemment prescrits conjointement à l’aspirine ou aux A.I.N.S. En effet, ces médicaments ont un effet sur la cyclooxygénase (COX 1) et sur les prostaglandines, ce qui a pour effet de modifier la composition du mucus gastrique, protecteur contre l’acidité. La limitation de sécrétion d’acide de l’I.P.P. permet de s’adapter à ce changement de composition en protégeant la paroi gastrique.
Même s’ils sont considérés comme non dangereux, il faut aussi retenir que les inhibiteurs de la pompe à protons agissent sur l’organisme de manière diffuse à l’échelle ionique (donc moléculaire). Ils ne sont pas dénués d’effets secondaires ou de perturbations électrolytiques importantes. Comme pour les autres médicaments : un avis médical est indispensable.