Généralement, il s’agit d’une inflammation accompagnée d’un œdème de la gaine du nerf au niveau de sa sortie temporale. De plus en plus, une cause infectieuse est retrouvée (virus, herpès, zona, infection aigüe chez un patient V.I.H. +, maladie de Lyme…). Si elle connait un pic de prévalent chez les personnes autour de 40, elle ne touche pas plus les hommes que les femmes.
De prime abord, le tableau clinique peut faire penser à un A.V.C. Certaines personnes se plaignent également de douleurs en regard de l’oreille externe ou de la région mastoïdienne. Il peuvent également exprimer une sensation de troubles du larmoiement ou une altération du goût. L’interrogatoire reste délicat, tant les malades trouvent futiles les questions posées, comparées à l’urgence ressentie de l’A.V.C. qu’ils sont persuadés de faire.
A l’examen clinique, il sera important d’évaluer finement les différents critères, de manière à pouvoir faire la distinction avec les autres causes possibles, dont l'A.V.C. est le principal diagnostique différentiel. Devant une paralysie faciale, on peut constater :
- Une paralysie totale ou partielle (faiblesse) de l’ensemble de l’hémiface (et pas seulement la partie inférieure eu niveau de la bouche. Dans une situation d’A.V.C., la partie haute et le front ne sont pas touchés car le nerf conserve sa fonction motrice).
- Un ptosis : l’œil ne se ferme pas complètement du côté atteint (ce qui est possible chez une personne faisant un A.V.C.). L’œil du côté atteint peut également être orienté vers le haut et vers l’intérieur.
- Un front asymétrique, qui confirmera qu’il s’agit bien de toute la hauteur du visage. Si vous demandez à la personne de froncer les sourcils, les rides du front symétriques iront en faveur d’un A.V.C., une asymétrie des rides du front sera plutôt un argument d’une paralysie faciale.
- La parole peut légèrement être altérée dans certains cas, mais n’est pas significative.
- Absence de signes neurologiques dans les membres.
Certains tableaux cliniques n’étant pas aussi significatifs, toute hésitation devant une personne présentent certains troubles entrainera sa prise en charge et son transport vers un établissement adapté, en considérant que l’épisode en cours est un A.V.C. jusqu’à preuve du contraire.
La paralysie faciale est une pathologie bénigne avec une prise en charge simple :
- En préhospitalier : observer et orienter la victime dans une structure de soins adaptée (équipée d’une unité neuro-vasculaire, dans le cas d’un A.V.C.) ou dans un réseau non programmé/libéral, si le diagnostic de paralysie faciale est confirmé.
- Aux urgences : une vigilance et une expertise sont requis pour l’infirmier organisateur de l’accueil car la décision de tri à l’aide la grille French varie en fonction des deux pathologies.
Par la suite, la prise en charge repose sur l’administration d’une corticothérapie. La cause infectieuse est souvent recherchée et traitée conjointement si besoin. Des soins locaux ophtalmologiques peuvent également être utiles en cas d’impossibilité à fermer l’œil (pansement oculaire et collyre).
Si le tableau clinique de l’A.V.C.est très proche de celui de la paralysie faciale, la physiopathologie et les conséquences possibles vont du simple au double et ne demandent pas la même prise en charge. On ne le dira jamais assez… Restons clinique !