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Il existe un phénomène appelé «Syndrome du harnais»

Qu’ont en commun l’alpiniste pratiquant la via ferrata ou le canyoning, le cordiste de B.T.P. ou laveur de vitres et l’adepte du parapente ? Ils travaillent tous en sécurité avec un baudrier. Le baudrier est un dispositif composé de sangles entourant les cuisses et s’articulant sur une autre sangle de bassin voire les épaules selon les différents modèles. Mais cet équipement de protection individuelles contre les chutes peut être à l’origine d’un autre problème peu connu des pratiquants et des urgentistes : le «syndrome de suspension» ou «syndrome du harnais».

Le phénomène en lui-même n’est pas nouveau. On trouve des récits datant des années 1970 lors de récits militaires : «En 1972, le décès survenu en montagne de 137 alpinistes de 1957 à 1968 a été étudié. 11 d’entre eux se sont retrouvées suspendues à une corde à la suite d’une chute. 6 de ces personnes sont décédées des suites de la chute (traumatisme, strangulation…). L’autopsie des 5 autres personnes a permis de retrouver des signes d’ischémie et de lésion cellulaire au niveau du foie et du cœur suggérant un autre mécanisme pathologique »1. Cliniquement parlant, il a été rapporté que des personnes suspendues dans un harnais (ou un baudrier) auraient soudainement perdu connaissance, certaines auraient même trouvé la mort à la suite de cet incident.

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Si la réalité de ce syndrome est aujourd’hui totalement confirmée, les explications dans ce domaine sont succinctes et restent à confirmer. Une position verticale prolongée sans mouvement des jambes serait le point de départ d’une cascade de réponses physiologiques (voir schéma). Les signes cliniques pouvant faire penser à un syndrome du harnais sont, dans un contexte de suspension : des vertiges, des nausées, une sensation de malaise accompagnée d’une sensation d’oppression thoracique. La physiopathologie réactionnelle est quant à elle similaire à celle d’un crush syndrom.

La prise en charge immédiate consiste à décrocher la personne en situation de détresse sur corde. Une fois au sol, les gestes de secourismes d’une personne inconsciente sont à entreprendre (vérification de la respiration et P.L.S. ou R.C.P.). La prise en charge médicale doit tenir compte des circonstances et de la durée de suspension. L’objectif global est la prise en charge par une équipe médicale spécialisée en respectant la golden hour et en prenant en compte le risque de défaillance multi-viscérale. Un recours à la dialyse peut être nécessaire en cas de tableau d’insuffisance rénale aigüe.

Pour les personnes qui veulent aller plus loin, un document complet de BUSSIENNE Frédéric

Sources  de l'article et de l'image:
1 : https://www.matieres.fr/images/suspension_harnais/syndrome-article-fbussienne.pdf
http://comed.ffspeleo.fr

Source image : https://fr.linkedin.com/

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