En périphérie, «l’enveloppe» qui comprend la peau et les tissus sous-cutanés peuvent avoir une température beaucoup plus variable : entre 10°C et 40°C. Entre ces deux «couches», le sang contenu dans le système cardio-vasculaire agit comme une interface permettant des échanges rapides de chaleur et d’énergie. C’est pour cette raison que la fiabilité de la température est plus grande lors d’une mesure rectale, plutôt que périphérique (sublingual, axillaire, tympanique…).
Lorsqu’il est nécessaire d’augmenter la température corporelle : La stratégie de l’organisme consiste simultanément à limiter la perte de la chaleur produite et d’en augmenter la production. Pour réduire la perte de chaleur, une vasoconstriction périphérique se met en place, limitant le passage du sang dans les capillaires afin de limiter la perte calorifique lors du passage dans les tissus superficiels. L’horripilation, appelée communément «chair de poule», est un résidu archaïque du monde animal et encore utilisé par les animaux à poils ou à plumes, consiste à dresser le poil afin de retenir au maximum la chaleur perdue en créant une couche d’air protectrice. Dans un second temps, une augmentation de la production de chaleur, appelée «thermogénèse» s’effectue grâce à l’augmentation du métabolisme cellulaire. La noradrénaline sécrétée favorise alors la production de chaleur en brûlant des graisses. L’augmentation de manière désynchronisée du tonus musculaire, génère des frissons pour produire une petite quantité de chaleur. Il peut même devenir consciente et majoré à l’inspiration au niveau de la mâchoire. L’expression populaire «claquer des dents» représente ce phénomène.
Lorsqu’il est nécessaire de diminuer la température corporelle : La stratégie de l’organisme consiste à essayer de favoriser la perte de chaleur. La sudation est le principal vecteur d’élimination de la chaleur. Sous l’impulsion du système nerveux sympathique, les vaisseaux sanguins périphériques vont se dilater et les glandes sudoripares vont sécréter de l’eau et des sels minéraux. Cette action permet ainsi d’évacuer une infime quantité d’eau tiède (et donc un peu de chaleur). De plus, l’humidification de la surface de la peau permet un refroidissement plus rapide des vaisseaux périphériques. Le dégagement de vapeur d’eau lors de la respiration (à une fréquence augmentée à l’effort), permet également d’évacuer une quantité de chaleur. L’arrêt de l’activité physique permet lui aussi de stopper la surproduction de chaleur de la part des muscles.
La sudation à visée de refroidissement est très consommatrice d’eau et demande une hydratation adéquate. Le port de vêtements freinant la transpiration (comme une tenue de feu à visée protectrice lors d’un incendie) rend la sudation particulièrement difficile. L’utilisation de certains cosmétiques peuvent également impacter ce phénomène de sudation. La prise de certains médicaments ou de caféine de manière régulière ont eux aussi une conséquence sur les mécanismes d’adaptation.
La thermorégulation, sous l’impulsion de l’hypothalamus, permet à l’aide de différents mécanismes d’adaptation de faire monter ou descendre la température centrale du corps. La situation peut devenir problématique voir dangereuse lorsque les mécanismes d’adaptations sont dépassés (soit parce qu’ils sont défaillants, à cause de l’âge par exemple, soit parce que l’environnement est trop intense d’une manière prolongée, comme lors d’une canicule par exemple)…